Je poste ici un lien vers un article que m’a fait découvrir notre illustre moustachu/barbu YVON, qui peut s’avérer utile (l’article, pas Yvon) pour les heureux propriétaires d’un moteur ESSENCE:
fiche_reglage_moteur_essence.pdf (480,1 Ko)
Fonctionnement 4 temps ‘burble’
Ce fonctionnement 4 temps correspond à un mélange trop riche empêchant l’allumage par la bougie.
Il a comme inconvénient en plus du son émis par le moteur (sorte de ‘burble’) de ne pas bruler le mélange, donc de salir la cellule de l’avion et d’augmenter la consommation en carburant.
Il peut aussi finir par encrasser la bougie d’allumage.
A contrario, ce réglage trop riche va faciliter le démarrage à froid, et la mise en température du moteur avant le vol.
Vis de réglages
Sur les carburateurs Walbro, la vis L est toujours la plus proche du moteur.
La vis L ne sert pas au réglage du ralenti, le ralenti est réglé par le servo de gaz et le trim de l’émetteur.
Tarage de la pression d’admission du carburant
Le carburant est aspiré dans le réservoir par la pompe du carburateur et envoyé dans une petite réserve servant à alimenter les 2 circuits L et H (bas et haut régime).
L’entrée du carburant dans cette réserve est régulée par un pointeau commandé par un levier et un ressort. La pression d’admission du carburant est définie par le ressort.
Malheureusement, bien souvent, ce ressort est trop dur, et la pression résultante trop élevée.
Cela conduit à des difficultés à démarrer le moteur (amorçage en carburant difficile) et à une coupure moteur à haut régime (la réserve se vide plus vite qu’elle ne se rempli).
La pression admission carburant normale devrait se située autour de 0.8 à 1 bar.
Sur 2 carburateurs Walbro WT équipant des moteurs 2 temps et 4 temps, j’ai mesurée des pressions supérieures à 2.5 bars (maxi de mon manomètre).
Dans ce cas, il est nécessaire de raccourcir de ressort afin de diminuer la pression. Il ne faut sourtout pas déformer le levier.
Voir le réglage en image : Vidéo Olivier Rogeau.
Pression d’air dans le capot moteur
La pression d’admission en carburant est compensée par rapport à la pression atmosphérique par une membrane agissant sur le levier vu précédemment.
En vol, la pression dans le capot moteur peut augmenter (sortie de l’air chaud dilaté insuffisante vis-à-vis de l’entrée d’air) ou être turbulente.
Cette pression anormale sur la membrane pousse le levier et ouvre le pointeau, le surplus de carburant libéré noie les circuits L et H qui normalement s’alimentent par dépression.
Cette situation provoque un fonctionnement trop riche en vol, non présent au sol lors des réglages.
Le problème peut être réglé en installant sur la prise d’air du capot de la membrane,
un tube et une durit pour aller chercher la pression atmosphérique dans le fuselage au lieu de celle du capot moteur.
Il est conseillé d’aménager une sortie de l’air chaud du capot de l’ordre de 3 fois la surface de l’entrée.
Retour au ralenti lent
A la réduction les gaz :
- Le ralenti descend plus bas puis revient au niveau normal : réglage trop riche sur la vis H.
- Le ralenti reste élevé quelques secondes puis revient au niveau normal : réglage trop pauvre sur la vis H.
Clapet anti-retour
Les carburateurs équipés d’un clapet anti-retour sur le circuit H sont supérieurs en vol acrobatique ou en vol avec de fortes actions sur les gaz.
Le clapet anti-retour empêche la formation d’une goutte lorsque l’on baisse les gaz.
L’absence de clapet anti-retour provoque l’apparition d’une goutte de carburant lorsque l’on baisse les gaz, cela provoque un fonctionnement 4 temps momentané, jusqu’à ce que le jet se stabilise dans le nouveau flux d’air.
Membranes
La membrane de la pompe à essence peut se trouver de différentes matière :
– Membrane de couleur noire en nitryle très souple, c’est le montage « standard » qui vieillit le plus vite au contact du carburant
– Membrane de couleur beige en composite un peu plus rigide, c’est le montage « upgrade » par excellence, beaucoup plus durable dans le temps qu’une membrane noire.
– membrane en mylar/acétal de couleur bleue, quasi transparente, théoriquement les meilleures en tenue dans le temps, c’est un alternative intéressante pour les carburants sans plomb.
Carburant standard
Les essences SP95 et SP98 contiennent au maximum 5% d’éthanol, et le SP95-E10 au maximum 10%. L’éthanol (comme le méthanol) a comme défaut de se charger en eau. La présence d’eau dans le carburant peut provoquer de la corrosion au niveau du moteur, roulement, carburateur. Il est préférable d’éviter l’usage du SP95-E10 pour cette raison. Les solvants présents dans l’essence attaquent les membranes des carburateurs.
Ces carburants se dégradent très rapidement, la durée de conservation est de 1 à 3 mois en fonction des additifs ajoutés par le pétrolier (selon le réseau de distribution, station ou supermarché).
Pour éviter cette dégradation, il est possible d’ajouter un additif type ‘Fuel fit’ de Briggs & Straton qui permet une conservation du carburant jusqu’à 3 ans.
Il faut éviter de conserver du mélange, l’essence dégradant rapidement l’huile de synthèse.
Le mélange doit être préparé au fur et à mesure des besoins. (Stockage du mélange maximum 3 semaines)
La dégradation du carburant opère par évaporation, et oxydation.
Dans le bidon la partie du liquide en contact avec cette masse d’air entretien une réaction d’oxydation, il se crée des radicaux libres suivit d’une polymérisation des oléfines ce qui provoque l’apparition de gommes.
Le carburant dénaturé, vieux, rance, provoque la désagrégation des caoutchoucs (membranes, durits etc.) et peut aboutir au blocage des soupapes d’admission (4t) : La gomme résiduelle est véhiculée par le carburant pendant les phases de temps moteurs, celle-ci se concentre et se dépose entre autre sur la queue de soupapes et les guides pouvant coller littéralement l’ensemble.
Carburant alkylate
On trouve dans le commerce (motoculture) sous différentes marques (Aspen , Stihl Motomix, Marline) des carburants de synthèse (Alkylate) qui en dehors d’un coût supérieur n’ont que des avantages :
Pas d’odeur, moins poluant, beaucoup moins toxique, pas d’oxydation, pas de dégradation des membranes, stockage 3 ans (après ouverture, 5 ans avant), prêt à l’emploi (en version 2 temps).
Il peut être intéressant de finir la saison avec ce type de carburant afin de protéger le carburateur et le moteur pendant le stockage hivernal.
Bidon de stockage
Les petit bidons marqués PE, sans marquage ou en provenance de liquides alimentaires sont à proscrire (La matière peut être diluée et se retrouver dans le moteur),
il est indispensable d’utiliser uniquement des bidons au marquage PEHD ou type tôle jerrican armée. Les bidons transparents laissent passer les UV qui accélèrent le vieillissement de l’essence.