OS fs52 Surpass en réparation

Reprise du sujet fait par @Den sur l’ancien forum.
14/06/2018 @Den a écrit :

Roby m’a confié il y à quelques temps un moteur 4 temps qui n’a plus du tout de compression, l’hélice tourne aussi facilement que celle d’un moteur électrique.

Voici la bête, l’aluminium à une drôle de couleur, très foncée comme si le moteur avait été soumis à un environnement très corrosif.

Première intuition, j’enlève le cache de la distribution et bingo, les poussoirs de culbuteurs sont grippés à mi-hauteur :

Il faut donc aller plus loin dans le démontage, on débarrasse le moteur de sa pipe d’admission, son carburateur et il faudra ensuite déposer la culasse et les tiges de culbuteurs

Les poussoirs sont complètement bloqués, l’arbre à came ne sort pas, il faut donc dégripper avec de l’Emadox, puis chauffer avec le mini pistolet à air chaud.

fs52_5.1

Les poussoirs sont sortis et sont bien marqués, je vais devoir aller chercher du papier de verre très fin (1000) et les nettoyer à l’huile et au papier de verre, les roulements de l’arbre à came sont morts, il faudra les changer aussi :

J’ai envie d’aller plus loin, au vu de l’état des roulements d’arbre à came, donc, je vais aller jeter un œil sur les roulements du vilebrequin, pour ça il faut d’abord enlever la chemise, afin de pouvoir retirer l’axe du piston par le trou du carter, puis la bielle et le vilebrequin.

La chemise est bloquée, je dois chauffer assez fort avec mon pistolet à air chaud :

Puis ensuite, retirer la chemise, il faut pousser par le dessous, alors que le moteur est très chaud, elle sort difficilement :

Et là, problème, normalement l’axe de piston sort par le trou en le retournant, mais sur ce moteur, il est complètement grippé sur la bielle et le piston. Impossible de le sortir.


Voici l’OS FS40 de Jean Paul, suite au choc, les guide de culbuteurs se sont tordus et ont bloqué les soupapes en position ouvertes, le piston a été percuté et elle sont tordues et ne plaquent plus sur la portée.
Je suis malgré tout inquiet, car le piston et la chemise n’ont pas une bonne étanchéité non plus, peut être le segment gommé, je viens de lui faire un petit bain d’Emadox, on dirait que ça va mieux.

Là on voit un guide de culbuteur que je n’ai pas pu redresser, alors que l’autre, j’y suis arrivé, mais il est pas parfait, il passera quand même à la poubelle, on voit aussi le cache culbuteur fendu :

Le donneur, acheté d’occasion à petit prix est l’inverse de celui de JP, il a pris aussi une beigne, mais comprime bien, signe que les soupapes sont ok, et le couvre culbuteur et les tiges et guides de soupapes sont ok


On continue sur les moteurs.
Tout d’abord, j’ai fait faire un bain aux ultrasons avec le produit magique de Jordan à l’OS 52 de Roby pour espérer débloquer l’axe de piston.

Après trempage, le moteur est devenu subitement plus clair, on le voit à coté de la culasse, j’ai donc mis toutes les autres pièces du moteur de Roby au nettoyage, la culasse est restée malgré tout assez sombre

A la fin du trempage, le produit était bien noir :grin:

Décidément, je ne comprend pas ce qui est arrivé à ce moteur pour qu’il soit autant grippé.

J’ai ensuite essayé de sortir l’axe du piston, mais il restait bloqué, je l’ai donc chauffé avec mon pistolet thermique en montant la température au maximum (500°) et là, l’axe s’est un peu débloqué de la bielle, mais reste bloqué au piston et avec mon taraud, je n’arrive à rien, je suis donc allé acheter un extracteur, dit tourne à gauche et ce n’est pas mieux

Du coup, j’ai laissé le fond du piston en trempage dans de l’Emadox jusqu’à demain, mais là, je commence à douter.

Pendant ce temps, j’ai commencé le démontage du moteur donneur de JP et les vis 6 pans assez anciennes ripaient sur les clés allen, j’ai donc trouvé un embout que j’ai monté sur une clef pour sortir les vis de culasse, là aussi, j’ai bien galéré, évidemment, les vis du carburateur et du cache culbuteur m’avaient fait aussi la mème blague juste avant.

Une fois démonté, voici une vue du moteur de JP et celui du donneur qui à sans doute pas mal d’heures de vol avec un carburant pourri vu comme il est calaminé :

Et, là, mauvaise nouvelle en examinant la culasse du moteur de JP (le bon), je m’aperçoit que le filetage de fixation du cache culbuteur est cassé, et la culasse du donneur est morte aussi.
Comme il reste deux filets et qu’il n’est pas possible de transpercer je vais mettre une longue vis qui sera fixé avec les deux filets, puis renforcé avec de l’Aramétal pour faire un gougeon fixe, et le cache culbuteur sera fixé avec un écrou.


Avec Jordan, nous avons un peu galéré, vu que le taraud à cassé dans le trou, mais c’est bon, il est fileté.
Il ne me manque que les joints des caches des tiges de cache culbuteurs que je vais commander avec ceux de Roby et ses roulements.

Bonne nouvelle, Avec le même taraud de 2.5, Jordan à réussi à accrocher l’axe de piston bien mieux qu’avec mon extracteur et en chauffant le piston et refroidissant l’axe au WD 40, il a réussi à le sortir.
Nous pourrons donc changer les roulements de vilebrequins qui sont vraiment carrément morts, les roulements d’arbre à came eux sont ok.

J’ai une question Roby, les roulements avaient t’ils déjà été changés car le roulement arrière ne semble pas d’origine, la flasque plastique était déformée par la chaleur.

Je pense que ça va etre bon, j’ai sorti les roulements aujourd’hui, ils sont dans un sale état :


Voila, les roulements sont arrivés ainsi que les joints, le remontage des 3 moteurs en chantiers va pouvoir commencer.

Et j’ai trouvé la taille idéale pour les joints de tubes de culbuteurs OS, je la mets ci dessous, car si je dois en recommander, je saurai ou la retrouver :


Suite et presque fin.

Je commence par remonter le 52 Surpass de roby.

Il faut commencer par poncer au papier fin (1000) et à l’eau l’axe de piston en haut et les poussoirs de soupapes en bas

Voici le carter tout nu du moteur de Roby avec les roulements neufs à gauche plan et les vieux à droite.

Je rentre le roulement avant avec un maillet de carrossier en caoutchouc, on peux aussi s’aider du vieux roulement pour taper sur le neuf sans l’abimer, mais dans ce cas, ça ripe. J’ai bien sur chauffé un peu le carter au pistolet thermique pour le dilater, en quelques petits coups, il rentre, il faut faire attention de ne pas le rentrer de travers, il pourrait se bloquer ou casser le carter.

J’ai essayé ensuite de rentrer le roulement principal en le positionnant et me servant du vieux roulement et en tapant dessus doucement avec un petit marteau et un tasseau de bois, mais pas moyen, il rentre de travers, se coince, malgré le chauffage du carter.

Je me suis souvenus enfin d’une autre technique qui consiste à se servir du vilebrequin comme presse et de visser une hélice qui aura pour effet de tirer le roulement dans son logement.
Avec cette technique ça rentre comme dans du beurre.

Vient le moment de relier la bielle au piston, pour ce faire, il faut rentrer juste la tête du piston et son segment dans la chemise et faire descendre l’ensemble à la rencontre de la bielle au niveau du trou du carter et enfiler l’axe du piston par le trou pour solidariser le piston et la bielle.

Évidemment sur le moteur de Roby, rien ne se passe comme prévu, la chemise coulissant difficilement dans le carter, et finissant par se coincer, j’ai du enlever le tout et passer la chemise et le carter au papier de verre fin à l’eau.
Seconde tentative, l’axe de piston avance trop, débouche de l’autre coté et se coince.
Il faut enlever le tout et remettre un petit coup de ponçage sur l’axe de piston et l’intérieur de la tête de bielle, il restait un espèce de dépôt pas parti au bac à Ultrasons.
Bref, l’opération qui prend normalement 5 minutes durera 1heure, mais je fini par y arriver.
L’axe est rentré :

Puis la chemise est abaissée.

De là, on fait le calage de la distribution en mettant en place l’arbre à came sur les bonnes dents de façon à ce que le repère soit aligné avec les tiges de culbuteur, tandis que le repère du plateau d’hélice est aligné avec le moulage du carter

et on positionne les poussoirs de soupapes au fond des logements en vérifiant qu’ils coulissent bien :

Il ne reste plus qu’à remettre le cache du carter de distribution qui fera sa mauvaise tête pour rentrer et le reste du remontage se passera étonnamment bien, remontage de la culasse sans difficultés en respectant un serrage en croix, les joints de tubes de culbuteurs neuf sont montés, il sont un peu serrés, mais ça vas.

voici la culasse et les culbuteurs en place :

Le carburateur sera remonté en quelques minutes, le cache culbuteur et l’échappement aussi.

A la main, le moteur tourne sans bruit et il comprime vraiment bien, il reste à faire un essai au banc, mais j’ai l’impression que ça va le faire.


Je continue avec le moteur de Jean Paul, le FS40.

Voici la culasse avec une soupape remontée puis deux. Les soupapes ont été nettoyées au bac à Ultrasons et rodées à la pâte dentifrice, c’est à dire qu’on fait tourner la soupape contre son appuis, comme un ponçage avec de la pâte dentifrice comme abrasif. (Oral B, il gratte bien)
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La culasse est remontée sur le moteur :

Puis réglage des soupapes avec une cale d’épaisseur (cela été fait aussi sur celui de Roby)

Le reste du remontage se passera bien, et la réparation faite avec Jordan du cache culbuteur est nickel mais le moteur continue à ne pas comprimer grand chose, le segment est peut être collé, je ne comprend pas. Je vais faire un essai au banc, possible qu’en le faisant tourner un peu au démarreur, la compression revienne, ça c’est déjà vu.
Sinon, il faudra le démonter de nouveau et monter l’ensemble chemise piston du moteur donneur.


Parallèlement à la réparation des deux 4 temps, j’en ai profité pour démonter entièrement et nettoyer mon vénérable Super 60 Saturno de 1969 qui tournait comme une patate, il était vraiment crado à l’intérieur et un des deux roulements était cuit, j’ai donc changé les deux roulements :

Le voici remonté :

Et demain, si j’ai le temps, les 3 moteurs terminés aujourd’hui et un 4 eme seront essayes au banc :


J’ai fait un essai du moteur de JP dans ma cour ce soir, je n’avait pas le temps pour aller au terrain essayer tous les moteurs et comme je le craignait, l’absence totale de compression fait que le moteur n’a même pas toussé.

J’ai donc voulu vérifier le calage de la distribution, le carter de l’arbre à came était coincé, j’ai fini par comprendre pourquoi, le roulement était corrodé est est resté coincé au bout de l’arbre à came.

Du coup pour sortir l’arbre à came j’ai du déculasser et n’ai pas pu verifier le calage de la distribution, le roulement m’empêchait de voir.

Mais autant le haut moteur du moteur de JP était impeccable, autant cette corrosion dans le carter de distribution m’a donné envie de vérifier le bas moteur, j’ai donc ouvert le carter arrière :

Et là, vision d’horreur, de la rouille partout !

Tout ça n’explique pas le manque de compression, mais je sort le bac à ultrasons et décide de sortir la chemise et le piston, air connu, on sort un peu la chemise en chauffant le carter, puis l’axe de piston, qui se fera prier, il est aussi un peu corrodé, mais rien à voir avec celui de Roby, je bataillerai quant même 30 minutes entre la chemise et l’axe du piston :

J’ai donc accès au piston et de là, je m’aperçoit que le segment est complètement collé au fond de sa gorge :

Aprés 10 minutes au bac à ultrasons, il est à moitié décollé.:

Bonne nouvelle, en le poussant doucement il finit par se décoller et a toute son élasticité, j’ai trouvé la cause du manque de compression, en faisant un essai en enfilant le piston dans la chemise, on sent enfin que ça comprime.

Du coup, j’ai décidé au vu de la corrosion de sortir le vilebrequin, il était bien corrodé aussi et le roulement principal est resté coincé par la rouille au vilebrequin quand je l’ai sorti, il a fallut batailler ferme pour le sortir. Le roulement avant n’est pas génial non plus, et bien sur ceux de l’arbre à came sont rouillés et mort.

J’ai donc passé la carter, la bielle, le vilebrequin et toutes les pièces du bas moteur au bas à ultrasons et commandés les 4 roulements, il y a un promo en ce moment chez 123 roulement, on s’en sort pour 13.30€.

J’ai enfin bon espoir que le moteur reparte.


Je vais vous partager une astuce :

Si un jour vous devez refaire un moteur ou autre chose et qu’un roulement est coincé au fond d’un carter, il y a une solution avec de la pâte à modeler, je n’en avais pas, mais j’ai utilisé une gomme molle destinée aux dessinateurs qui a un peu la même consistance.

Alors d’abord, voici le carter avec le roulement de distribution encastré au fond :

Il faut chauffer un peu le carter et mettre un peu de pâte à modeler au bout d’une vis qui a un diamètre juste un peu inférieur au trou du roulement de façon à en faire un piston qui poussera la pâte au fond du trou :

On tape doucement sur la vis pour faire rentrer la pâte :

Et voila, à force de faire rentrer un peu de pâte en tapant doucement, celle-ci prend la place du roulement, le repousse et il sort de son logement :

Voici une vue de la galette de pâte qui a pris la place du roulement :

Et voici le carter débarrassé de son roulement :


Voici la vidéo du moteur de Roby :

Et la vidéo du vénérable Saturno qui marche enfin :

Quelle belle leçon !!!

Bravo et merci…

Super le tuto et la vidéo de mon moteur 4 temps :+1: :+1: :wave: :wave:: Encore un grand merci à toi Denis :pray:. ce moteur vit une nouvelle jeunesse grâce a toi sur mon biplan stearman Pt17 qui pour le coup honore ton travail car j’ai pris soins de le restaurer avec minutie en offrant donc a ce moteur un avion digne de lui. :grinning:

D’ailleurs Roby on refait du vol de patrouille quand ?? C’était chouette les 2 biplans ensemble

Effectivement patoche, il faudra que l’on se cale ça :smiley:
C’était très sympa ce vol en patrouille.
J’ai commencé à faire le transfert de mon ancienne radio a la T16 pour ce model mais j’ai deux bricoles a régler pour essayer de garder mes anciens réglages de ma Futaba FF8.

Lol, tu passes en 2.4 ?

Oui j’hésite encore. je ne suis pas certain que ce protocole 2.4 soit aussi robuste que les quartz FM en 41 Mhz. Après tout, le système historique de nos radio commandes existe depuis décembre 1902 et il n’y a jamais eu de soucis. Du coup, j’hésite encore :upside_down_face:
Tu sais, moi, la télémétrie et tout ces machins, ça va pas m’aider a mieux piloter … :stuck_out_tongue_closed_eyes:

Depuis le 2.4, on ne peut plus arguer d’un top radio pour justifier une boulette :rofl:
Du coup, je pense que la robustesse du bouzin à fait ses preuves re :rofl:

:+1:t2: :sweat_smile: