Réparation OS40 FSurpass et 70 Surpass

La semaine dernière au Club de Prat Bonrepaux, J’ai proposé de réviser et de remettre en route un 40 Surpass bloqué, et comme j’ai le 70 Surpass de Patoche à faire, autant faire les deux d’un coup.

Je vous propose un petit reportage sur la réfection de ces deux moteurs.

Le FS 40 est monté sur ce vénérable avion qui n’a plus d’aile :

Une fois déposé, le 40 Surpass n’a pas trop fière allure, il a dû tourner au ricin, il est bloqué, gommé et caramélisé.

Dépose du carburateur et de sa pipe, le boisseau est bloqué par l’huile de ricin caramélisée :

En chauffant avec un petit pistolet à air chaud et avec un peu d’émadox de chez Labéma pour dissoudre la rouille et le ricin, j’arrive à sortir difficilement les différents éléments :


Le roulement avant est mort et caramélisé :

L’ouverture du carter arrière monte des roulements et un vilebrequin rouillé avec toujours du ricin gluant :

L’arbre à came n’est pas trop beau non plus :

La culasse est bien calaminée :

On voit une trace de contact d’une soupape avec le piston. Une des soupapes était collée au piston :

Il faut penser à faire des marques sur le piston et la bielle afin de ne pas se tromper de sens au remontage :

Pour continuer le démontage, il faut retirer la chemise, qui permet ensuite d’accéder par un trou du carter à l’axe de piston, qui souvent est coincé. Chauffons un peu le carter :

En chauffant et à l’aide de l’Emadox, le piston se décoince, et le vilebrequin tourne enfin et le piston descend, puis à l’aide d’une pince multiprise, je sors la chemise qui viendra facilement :

Afin de pouvoir déposer les roulements et le vilebrequin , il faut séparer la bielle du piston. Cela se fait en déposant l’axe du piston par le trou du carter ici :

L’axe du piston est coincé au point que le piston semble soudé à la bielle, j’essaye donc un bain aux ultrasons pour débloquer tout ça :

Sissi qui dormait sur une table pas loin se casse en râlant, les ultrasons, ce n’est pas son truc :

Pendant que le 40 fait trempette, j’attaque le 70 de Patoche.

En ouvrant le sac plastique, je tombe sur une lettre avec des pépettes dedans. C’est touchant, merci Patoche :

L’engin est propre et à fière allure, mais il ne tourne pas trop bien, il accroche, c’est inquiétant.

Coopératif, le 70 se laisse démonter facilement :

En démontant le carter, on voit que celui-ci est usiné par la bielle qui elle a des traces noires d’aluminium chauffé. L’origine du raclement est trouvée, mais on ne sait pas pourquoi ça frotte.

La culasse est en bon état et pas trop calaminée.

Comme tout moteur qui tourne au Labéma, le moteur n’est pas corrodé. Il se démonte en un tour de main et même l’axe de piston sortira sans trop de difficulté.

En regardant bien dans le moteur, on dirait que le roulement arrière dépasse un peu, comme mal plaqué. Comme le vilebrequin repose sur lui, il est possible que cela explique le raclement.

Pour en revenir au 40, le bain n’aura été d’aucune utilité pour débloquer l’axe de piston, mais les autres pièces et la visserie que j’ai traité pendant le démontage du 70 ont meilleure allure :

Un petit tour à l’étage, 250° chaleur tournante, les deux moteurs sont au chaud :

Les roulements du 70 Surpass de Patoche sont sortis en chauffant, puis en tapant le carter tenu avec une pince (because c’est chaud) sur une planchette.
Il est dans son carton en attendant la commande de roulements qui sont morts :

Pour le 40, c’est plus compliqué. Avec la chauffe, j’ai réussi à débloquer l’axe de la bielle, mais elle est toujours coincée au piston.
(Flèche rouge, l’axe du piston, bleue, le piston)
Avec un foret qui rentre juste et un tourne à gauche, je ne désespère pas d’arriver à la sortir. Sinon, il faudra se résoudre à trouver une bielle et couper celle en place.

Je vais commander les roulements cette semaine. Pour le 70, j’ai bon espoir, l’ensemble chemise piston semble nickel, je pense que le souci vient des roulements usés et mal montés, pour le 40, à voir, mais il ne semble pas trop usé non plus.

Suite au prochain épisode.

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Génial pour le reportage, et rassurant pour mon moteur !!

Super reportage Denis!
Gilbert (Cheyenne) m’a fait passer des moteurs Saïto FA40 et FA45 d’une autre époque afin de voir ce que je pouvais faire pour les remettre en route après stockage pendant de nombreuses années.
J’ai réussi à dégripper le FA45 et injecter par tout « les pores » de l’after run.
Le FA40 a été plus coriace avec une soupape d’échappement et un culbuteur complètement coincé.
Au final j’en suis arrivé à bout.
L’idéal serait de les démonter complètement et de leur faire subir le même traitement que tu es en train de faire sur les OS.
Petit hic, il faudrait retrouver à la minima les 2 joints neufs carbu de pipe d’admission de cette époque qui semble mal en point, ce qui n’est pas gagné compte tenu de l’âge des bestiaux.
Il faut que je vois leur propriétaire afin de voir ce qu’il souhaite faire de ces moteurs…

P.S. Nous avons mis sur le banc d’essai puis sur son Baron, avec Denis F., l’OS 40 de Jean Paul. Impossible de régler la carburation, le pointeau principal n’ayant aucune action quel que soit le nombre de tours de réglage

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Pour les Saito, sauf erreur de ma part, les joints sont de bêtes joints toriques non ?
Pour le 40 de Paul, possible qu’il y ait une merdouille qui se balade dans le carbu, coté pointeau.
Den

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Bonne nouvelle pour le 40, mais que voit-on là ?

Hé bien, c’est ce coquin d’axe, mais j’ai trouvé un outil ultime. C’est la partie métal d’une fraise de perceuse de modélisme chinoise dont la pierre s’est cassée. Il a juste la bonne taille, et comme il y a un grain censé tenir la pierre, il s’est bloqué dans l’axe, une fois convaincu avec mon petit marteau. Puis chauffe à 250°, le métal, un alliage de merdolium à sans doute un coefficient de dilatation supérieur à l’acier de l’axe et ça tenait bien. Il a suffi de tirer doucement et c’est venu.

Le travail fini, le FS 40 est enfin en pièces détachées, le segment est collé, gommé et les roulements bien morts.

Suite aux prochains épisodes après la commande des roulements et joints toriques pour les tiges de culbuteurs.

Den

Merci « docteur » pour ces opérations à cœur ouvert !

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La commande de roulements est passée chez Roulements Courroies.
C’est marrant, ça fait 27.80€ port compris pour le 40 Surpass et 27.82€ pour le 70, roulements d’arbres à cames compris, le port de 6€40 a été divisé par deux. Avec tes 30 baluches, tu n’étais pas loin Patoche, je pensais que tu avais mis beaucoup trop, mais les roulements ont augmenté.
Den

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si tu as un gros moteur qui traine
une idée…

Maintenant il faut leur facturer la main d’oeuvre.
Prix moyen début 2023, 99,50€ TTC de l’heure

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Je viens de faire une petite vidéo pour expliquer la méthode d’extraction des roulements d’arbres à cames avec des canapés pour le foie gras :denishihi:

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J’étais un peu chaud ce soir pour avancer sur le remontage du 70 de Patoche, le 40 de Prat nécessitant encore du nettoyage pour enlever cet affreux ricin tout collé partout, et là, l’imprévu. Le fournisseur s’est trompé de roulement les arbres à cames.

Je viens de faire une réclamation, Wait and see.

En photo, le roulement reçu dans la fourche du pied à coulisse et à sa gauche, un des roulements extraits.

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Plus l’attente est longue, meilleur sera le plaisir de le faire tourner sur son Spitfire !

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J’ai reçu les roulements manquant aujourd’hui.

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Génial !! Depuis que tu as ouvert ce sujet je brûle d’impatience de remettre en vol mon Spit !!! :smiley:

Pas eu le temps de prendre des photos du remontage, mais le FS 40 du club de Prat Bonrepaux est prêt à tourner, essai demain.
J’ai commencé par lui, car c’était une tannée à nettoyer. J’ai essayé au nettoyant frein, en suivant des conseils lus sur Facebook, c’est vrai qu’avec ça et une brosse à dent, le caramel fait par l’huile de ricin durcie se dissout un peu.

Sinon, voici le bolide, prêt à en découdre :

Le prochain, c’est le 70 de Pat, que je vais remonter d’ici la fin de la semaine.
Den

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Le remontage du 70 surpass de Patoche est en cours.

Avant, le vilebrequin semblait ne pas sortir complètement, on voyait que la clavette demi-lune touchait :

A tel point qu’il avait fallu pratiquer une encoche dans la rondelle entretoise du plateau d’hélice


:

Maintenant, c’est impeccable et le plateau d’hélice ne frottera plus contre le palier avant

Je pense de plus en plus que le roulement arrière a été mal monté, un peu en travers, ce qui empêchait le vilebrequin de se mettre en place correctement et pourrait expliquer le bruit de roulement important et peut-être les vibrations.

En revanche, l’arbre à came a des criques de corrosion avec des éclats. Comme le poussoir de soupape est plus large que le trou, la soupape est commandée correctement. Cela ne devrait pas gêner le fonctionnement dans l’immédiat, mais il faudra le changer rapidement et la pièce est difficilement trouvable à un prix décent.

La référence, si vous en voyez une quelque part :wink:

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